Madame Baurès

Vidéo à la demande

Mehdi Benallal. Réalisateur

Raymonde Baurès est morte avant de raconter son histoire devant ma caméra. Pour lui rendre hommage, je raconte la nôtre. "Balade à travers les actuelles communes de Vincennes et de Saint Mandé où a vécu et lutté Madame Baurès, femme, communiste. En off, la voix du cinéaste rapporte son sou­venir du récit que Raymonde lui a confié. Sa petite histoire fragmentée tente de se recoudre à la grande : l’histoire des banlieues parisiennes, le travail à l’usine, le monde ouvrier, l’arrivée des HLM, les élans collec­tifs, les bagarres personnelles. Sur ce récit, le film laisse le présent s’in­filtrer, des résonances se font, des coïncidences se créent.

La caméra est discrète, elle enregistre les pas­sants de ces communes transfor­mées, les promeneurs du Bois de Vincennes, intercepte des voix. Et sur la difficulté d’exister d’une femme, le cinéaste, lui, affronte l’im­possibilité de porter un regard. On lui demande s’il a le droit d’être là pour filmer, pour qui il travaille, s’il a des autorisations. Apparaît la crainte que l’histoire soit oubliée et reste figée dans les statues qui témoignent des luttes du passé et ne semblent plus faire corps avec leur paysage. Finalement, le présent échappe, Madame Baurès bascule et le film la suit. Pour corps il y aura les statues, mémoriaux enfin revita­lisés par le souvenir. Pour voix, il y aura un écho de l’Internationale. L’adresse change, le "elle" devient un "vous". Une dernière lettre, un adieu à une femme et à son monde. Un film pour aider, recenser "les petites gens" et raconter peut-être l’histoire d’une femme qui tient, et celle de l’idée d’une commune qui meurt." (Clémence Arrivé)

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